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Le Coran : La vie a un sens !

Le Coran est un Rappel

On peut dire que d’Adam à Moïse les messages révélés, sur la base des principes de base de la religion primordiale, s’adressent à l’humanité comme dans le temps de son enfance, selon les capacités de compréhension, puis avec Jésus le Messie correspond le temps de la jeunesse, et avec le Sceau des Prophètes le temps adulte et final. On passe des miracles matériels aux miracles logiques qui donnent à penser. Le Coran est le livre qui  éclaire la raison, le texte « définitif » dit de lui-même qu’il est protégé, nul ne peut le changer et en même temps il appelle à l’interprétation.

 Le Coran se donne pour rappel, confirmation, récapitulatif des révélations antérieures, pour clarifier les normes et reperes révélés. Personne ne peut vivre sagement sans normes et reperes. Ce livre des livres, les rappelle, les ordonne, les commente et s’interprète lui-même. Il s’adresse autant aux croyants qu’aux incroyants. La Révélation est envisagée comme un mythe lié aux histoires religieuses par des rationalistes qui refusent l’hypothèse d’un au-delà, de l’Absolu qui intervient dans le temps des hommes. Ce  Livre invite à l’autocrituique, à la puissance de l’intelligence et de l’éveil.

Le Coran non seulement accepte le débat mais, plus encore, il intervient dans les controverses en lançant des défis. Ce n’est point une parole fermée, comme le pratiquent les extrémistes. Au contraire, elle ouvre des perspectives et pose comme naturelle la diversité des langues, des cultures et des humanités. Elle revendique le statut de vérité ayant réellement existé.

Dépassant le niveau de ce qui est démonstratif et vérifiable, les religions obéissent à des typologies. L’islam est une religion dotée d’un livre sacré qui résume les spécificités de ce que c’est une religion monothéiste et universelle. Elle vise l’Ouvert. L’Ouverture, la transcendance, la case vide, la distance, en somme ce qui se dérobe vise à permettre à la liberté de l’homme de s’affirmer et d’assumer l’épreuve. Tout en se présentant totale et absolu, ce corpus par la singularité de sa composition et de son émanation, s’ouvre de lui-même à une articulation possible du singulier et de l’universel.

Il donne la possibilité au sujet récepteur, de lire, d’écouter, de construire une raison d’être qui permette de s’accepter comme à la fois être crée, fini, qui grâce à cette inspiration réinvente la vie, sa vie en s’ouvrant à l’infini. Sans cette possibilité donnée au sujet de prendre la parole, à partir d’un inconnu, il ne peut advenir au monde, c’est-à-dire s’intégrer dans un discours, une voie qui fera de lui un sujet libre, autonome. A  partir de cette possibilité de recevoir la Parole, de dire, que le sujet advient au monde. Le musulman en récitant, ou en écoutant le Coran se sent vibrer avec le monde, se sent exister de manière consciente et singulière. La force du Coran réside dans la double caractéristique : Totalité, se suffisant à elle-même, transcendantale, et à la fois ouverte, infinie, insaisissable d’emblée.

Le Coran en s’adressant au Prophète, premier récepteur humain et partant à toute l’humanité, débute les 114 sourates de dix manières répétitives :

- Par la louange, comme la première sourate El Fatiha.

- Par l’appel, comme la  sourate les appartements.

 -Par une information, la sourate le Repentir. 

-Par le serment, la sourate Tur, le Mont.

- Par une condition, la sourate le Tremblement.

-Par un ordre, la première révélée.

-Par une interrogation,  la sourate l’Occultante.

- Par un argument, la sourate Quraysh.

-Par des lettres au sens mystérieux comme celles de la sourate Baqara (A, L M.).

-Par une prière, la sourate les Escamoteurs.

Cette variété fait signe à la diversité et à la pluralité des composantes de la création et oblige à faire preuve d’ouverture et de pédagogie. Nombres de savants et mystiques ont en outre centrés leurs recherches sur la science des lettres  et des chiffres dans le Coran. La révélation coranique invite au bonherur sur terre et au salut dans l’autre monde, en sachant que rien n’est donnée d’avance. La vie a un sens !

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Que sais-je de la vie ?

La vie est infiniment mystérieuse et en même temps elle s’offre à nous. L’existence est une épreuve qu’il faut assumer. Aujourd’hui, l’humanité se débat dans des problèmes complexes. Il y a de plus en plus de gens malheureux, de violences et les impasses semblent le lot de notre temps. L’islam est au centre de polémiques sans fin et prend la figure du dissident, méconnu, déformé et incompris, par certains des siens et les non musulmans. Que sais-je du sens de la vie ? Quel rapport entre la foi et la raison et entre le temporel et le spirituel ? Comment Dieu se manifeste-t-il ? Qu’est-ce que l’humain ? Qu’est-ce que l’alliance entre Dieu et l’homme ? Comment rester digne, respecter autant ceux qui croient à ce pacte qu’a ceux qui n’y croient pas, sans qu’ils méprisent la foi ? Comment apprendre à vivre et rendre un culte raisonnable à « Dieu » ? Comment sortir des théocraties, des totalitarismes religieux et des compréhensions fermées du spirituel ? Comment répondre au « désenchantement » et à la « dé-signification » du monde, aux nihilismes et aux mensonges, au risque de déshumanisation, autrement que par la consolation dans la religion, le repli, la lassitude, la dénonciation de la perte de sens et la déliaison, ou par le compromis et les concessions ? D’autant que la « dé-signification » signifie par elle-même « une transformation » des valeurs de « signification » que nous devons recevoir et réinventer. Comment saisir le fait de la « fin » du cycle des révélations que l’islam concrétise et symbolise comme Message universel? Comment assumer nos responsabilités? Apprendre à vivre ensemble.

Comment comprendre que ce n’est plus sous l’expression de ce que nous avons connu ou cru connaître comme « sens ». Quels sont donc les concepts que je privilégie et tente de reconstruire comme réponses à ces interrogations ? D’autant que les religions ne peuvent être des systèmes alternatifs qui auraient à prévoir une réplique à toutes les interrogations du monde. On doit assumer nos responsabilités. La fonction de l’intellectuel est remise en cause par les forces dominantes, on doit plus que jamais y tenir. Répondre à la question « Qu’appelle t-on islam ? » pour apprendre à vivre de manière humaine, dans l’ouverture et non point la fermeture est une des questions majeures de notre temps. Le musulman doit penser, réfléchir, méditer, afin de donner l’exemple d’une humanité sage. Nous sommes responsables de notre devenir.

Mustapha Cherif

Nouvel An

musulman hégirien

1er Moharem1431

c’est un nouveau départ pour se projeter dans l’avenir. Un autre rapport au temps. Un moment d’éternité

Meilleurs voeux à tous.

Le Master a débuté

Le Master International en Etudes islamiques et Arabes de l’Université Ouverte de Catalogne , par Internet, a bien débuté ! Les prochaines inscriptions sont fixées pour Mars 2010.

A L’HEURE DU REGAIN DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’ISLAMOPHOBIE , le savoir et la connaissance sont le chemin de la riposte intelligente et raisonnable.  Contredire la propagande du choc et assurer le vivre ensemble passent par le recul de l’ignorance.

Souvenir d’Abraham

Le pélérinage aux lieux saints, La Mecque, Mina, Arafat…s’effectue en souvenir de l’appel d’Abraham adréssé à tous les peuples pour adorer Dieu en vérité. Les musulmans sont lesderniers témoins du monothéisme authentique. Ils doivent donner l’exemple de la civilisation, de la morale, du sens de l’ouvert.

L’EXEMPLE A SUIVRE

L’EXEMPLE A SUIVRE

Le Ramadhan a aussi pour but de nous aider à nous souvenir de l’histoire du Prophète. Lorsqu’on dit en arabe et dans toutes les langues, le Prophète, ce terme désigne notre Maître Mohammed – dont on n’évoque jamais le nom sans proclamer la formule de respect : «Que la bénédiction et la salutation de Dieu soient sur lui.» Pour les musulmans, le Prophète, en clôturant le cycle prophétique et en transmettant le dernière Message au monde, confirme et accomplit ceux de ses « frères » les envoyés, les prophètes, celui du premier prophète Adam, du prophète patriarche, Abraham, celui du prophète qui a parlé à Dieu, Moïse, celui du prophète verbe de Dieu fortifié par l’esprit Saint, le Messie, fils de Marie. En même temps il ouvre le cycle de la «Lumière mohammadienne » qui, toujours présente, est la source par laquelle le flux spirituel de la tradition se renouvelle sans cesse. Elle permet de liquider toutes les formes d’idolâtrie, de rester clairvoyant et vigilant, d’assumer le monde, sans le désenchanter, ni de s’y perdre. Le Prophète de l’islam est le modèle, le prototype et la personnification parfaite de la prophétie. Il est l’être humain total, universel, « miséricorde pour les mondes », sa lumière nous guide et responsabilise. Soyons des êtres intègres, vigilants et civilisés. Vivre pleinement la vie et adorer humblement Celui à qui rien ne ressemble, le Miséricorde, Tout miséricordieux qui a parlé aux prophètes et au Sceau de la prophétie.

Mustapha Cherif

Sahâbas, les compagnons du Prophète

«  une élite « 

Le Coran exige d’être pieux et juste. Ce sont ces qualités que les sahabâs, compagnons du Prophète, représentent, en tant qu’héritiers du modèle universel, l’Homme total, El insan el kamil. Les sahâbas sont une élite dont il faut suivre l’exemple et en tirer des leçons pour apprendre à vivre de manière pleine c’est à dire pieuse et juste. Dieu dans le Coran a clairement exprimé sa satisfaction au regard de leur comportement : « Dieu fut content des croyants quand sous l’arbre ils te rendaient allégeance. Et Il savait ce qu’il y avait dans leur cœur. Il fit descendre en eux la sérénité et les récompensa d’un succès prochain. » (S 48, V 18). Les sahabas sont l’exemple à suivre pour forger une élite dont la Umma a tant besoin, pour s’inspirer de leur vie et méthode, notamment sur les trois dimensions que le Coran et le Prophète préconisent : 1- Piété et justice, 2- sens de l’engagement et 3- l’esprit d’ijtihad. Cependant, un double problème se pose. Le premier c’est le fait que l’écart est très grand entre ce noble modèle de conduite et celui des musulmans d’aujourd’hui. Au lieu de se limiter à louer les vertus de ces grands hommes, on doit se corriger et s’améliorer, pour essayer de s’approcher de leur niveau remarquable. Deuxièmement, le passéisme, le rigorisme et la vision étroite de certains courants figent et déforment le beau modèle des sahâbas et empêchent d’en tirer les leçons pour notre temps.

Ramadhan humanise, élève et exalte

Le mois béni du Ramadhan approche. Le jeûne signifie surtout abstinence, imsâk , exaltation ,rifa, et élévation, aala, parce qu’il humanise et élève en degré au-dessus de toutes les autres œuvres d’adoration. Une tradition rapporte cette parole d’un compagnon du Prophète: «Je m’approchai de l’Envoyé et lui dis: « Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi! » Il répondit: « Adonne-toi au jeûne, car il n’a pas de semblable »». Le Coran et le Prophète visent à réaliser un humain capable d’autonomie et d’élévation, en le liant au « Vrai », le sens révélé. Ramadhan Karim.

Mustapha Cherif

Les prophètes

Un fidèle internaute pose la question suivante : Combien de prophètes, selon le Coran, « Dieu » a-t-Il envoyé à l’humanité?

Réponse :

Le Coran, précise, sans donner de chiffre, que Dieu , depuis Adam, a envoyé un messager, au moins, à chaque peuple. La raison en est qu’un des principes est de ne pas demander des comptes à un peuple sans l’avoir au préalable averti au sujet du sens de la vie et de la mort et du licite et de l’illicite. Tout en sachant que intrinsèquement l’humain porte en lui les signes de la guidance, du mystère, car doté de la raison, de l’intuition et de la sensibilité. Le Coran cite le nom de vingt-sept prophètes et indique qu’il y en a eu d’autres, qu’il ne cite pas. Parmi ces vingt-sept, on trouve cinq considérés comme décisifs dans l’histoire du salut : Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad. Ces cinq prophètes sont les grands messagers de Dieu. Ils sont appelés « Oulou-Al-azm », les prophètes « doués de constance ». Chaque prophète a été privilégié par un degré et une station propre par « Dieu ». Tous les prophètes, à travers le temps, sont, frères les uns des autres, chacun d’eux, inspiré par Dieu, et confirme ses prédécesseurs. Le Prophète est la synthèse de tous les envoyés, l’archétype universel : « Mohammed n’est le père d’aucun de vos mâles, mais l’Envoyé de Dieu, le Sceau des prophètes. Dieu de toute chose est connaissant.» (S 33 V 40)

Un trait marquant de la croyance islamique, sur le chapitre des prophètes, est que les Musulmans croient et respectent tous les messagers de Dieu sans aucune exception et sans faire de différence : « Dites (ô Musulmans) : nous croyons en Dieu, à ce qui nous est révélé, à ce qui fut révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et à leurs enfants, à ce que Moïse, Jésus et les prophètes ont reçu de leur Seigneur. Nous ne faisons pas de différence entre eux, et nous sommes résignés aux volontés de Dieu. » (Coran, 2, 236). Tous les prophètes sont envoyés par le Dieu Unique, et dans le même but : apprendre à l’humanité à surmonter l’épreuve de l’existence, à vivre en vérité et se souvenir de Dieu l’Unique, l’Un.

Apprendre à vivre ensemble, croyants et non croyants, musulmans et gens du Livre, hommes et femmes, de toutes cultures et origines, c’est l’épreuve de notre temps. L’être ouvert et sincère est celui qui donne l’exemple. Soyons fier de ce que nous suivons comme voie lumineuse et respectons la pluralité du monde et les voies multiples de ceux qui cherchent la lumière.

Mustapha Cherif