Que sais-je de la vie ?

La vie est infiniment mystérieuse et en même temps elle s’offre à nous. L’existence est une épreuve qu’il faut assumer. Aujourd’hui, l’humanité se débat dans des problèmes complexes. Il y a de plus en plus de gens malheureux, de violences et les impasses semblent le lot de notre temps. L’islam est au centre de polémiques sans fin et prend la figure du dissident, méconnu, déformé et incompris, par certains des siens et les non musulmans. Que sais-je du sens de la vie ? Quel rapport entre la foi et la raison et entre le temporel et le spirituel ? Comment Dieu se manifeste-t-il ? Qu’est-ce que l’humain ? Qu’est-ce que l’alliance entre Dieu et l’homme ? Comment rester digne, respecter autant ceux qui croient à ce pacte qu’a ceux qui n’y croient pas, sans qu’ils méprisent la foi ? Comment apprendre à vivre et rendre un culte raisonnable à « Dieu » ? Comment sortir des théocraties, des totalitarismes religieux et des compréhensions fermées du spirituel ? Comment répondre au « désenchantement » et à la « dé-signification » du monde, aux nihilismes et aux mensonges, au risque de déshumanisation, autrement que par la consolation dans la religion, le repli, la lassitude, la dénonciation de la perte de sens et la déliaison, ou par le compromis et les concessions ? D’autant que la « dé-signification » signifie par elle-même « une transformation » des valeurs de « signification » que nous devons recevoir et réinventer. Comment saisir le fait de la « fin » du cycle des révélations que l’islam concrétise et symbolise comme Message universel? Comment assumer nos responsabilités? Apprendre à vivre ensemble.

Comment comprendre que ce n’est plus sous l’expression de ce que nous avons connu ou cru connaître comme « sens ». Quels sont donc les concepts que je privilégie et tente de reconstruire comme réponses à ces interrogations ? D’autant que les religions ne peuvent être des systèmes alternatifs qui auraient à prévoir une réplique à toutes les interrogations du monde. On doit assumer nos responsabilités. La fonction de l’intellectuel est remise en cause par les forces dominantes, on doit plus que jamais y tenir. Répondre à la question « Qu’appelle t-on islam ? » pour apprendre à vivre de manière humaine, dans l’ouverture et non point la fermeture est une des questions majeures de notre temps. Le musulman doit penser, réfléchir, méditer, afin de donner l’exemple d’une humanité sage. Nous sommes responsables de notre devenir.

Mustapha Cherif

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