La vie humaine civilisée

La vie humaine civilisée

La culture « arabe » peut nous aider à retrouver des valeurs civilisées. Le monde entier est confronté au défi de retrouver de la civilisation, qui fait défaut, de réaliser l’articulation entre authenticité et progrès, et plus encore le monde musulman qui vise la communauté médiane. Toute société raisonnable ne peut que réfuter les dérives du libéralisme sauvage ou ceux de la fermeture, qui produisent de la régression des comportements. C’est une question de valeurs éthiques et d’éducation culturelle. La culture est essentielle. Sans elle la société ne peut progresser, ni produire le beau, le juste et le vrai. La culture, qui n’est pas le folklore, a mille bienfaits. C’est l’air que respire l’humain civilisé. Préparer le futur est la responsabilité de tous, afin que les nouvelles générations soient éveillées, compétentes et éduquées. C’est l’enjeu, afin de ne subir ni la sous-culture de l’hégémonie mondiale, ni les effets dévastateurs de l’inculture sur le plan interne.

L’opinion publique considère que le thème du «dialogue des cultures et des civilisations» n’est pas assez opérant, comme coupé de la dure réalité. Cependant, tout un chacun sait aussi que dans un contexte de mondialisation, de recul du droit, et de crise, qu’il n’y a pas d’alternative à la culture, au savoir et au débat, pour favoriser le développement équilibré, la coexistence et le rapprochement entre les peuples. Il faut multiplier les espaces et les programmes culturels et donner à tous la possibilité de se cultiver.

Remède contre l’ignorance


Le premier but de la culture est d’être le remède contre l’ignorance. Des conditions favorables pour soutenir les créateurs et les rencontres culturelles sont vitales pour faire reculer les pratiques inhumaines ou rétrogrades et essayer de faire avancer la réflexion sur des sujets culturels fondamentaux. Malgré les problèmes inhérents au développement, les intellectuels, les créateurs et les universitaires devraient redoubler d’effort pour tenter de donner leurs points de vue sages et de marquer leur sens de l’ouverture culturelle. Il s’agit de l’avenir civilisationnel et de la possibilité de forger des citoyens producteurs de valeurs. Chacun devant se comprendre comme un pont entre le Nord et le Sud, entre l’Orient et l’Occident, entre le sommet et la base de la société et faire prendre conscience de la situation complexe et préoccupante et de la priorité à donner à la culture.

Deuxième but de la culture: elle fonde l’éthique, l’esprit scientifique et critique. Sans ces dimensions de l’exercice de la raison, point de développement cohérent. Ainsi, les manifestations culturelles et scientifiques méritent d’être menées de manière approfondie pour faire rayonner les comportements évolués. La solution réside dans la généralisation de l’acte culturel à l’école et dans le pays profond, la circulation des idées saines et la synergie des efforts. Dans ce sens, lier science et éthique est essentiel. Ethique et sciences sont inséparables. Le rapport entre progrès et valeurs morales, notamment en bioéthiques, est vital. Les pensées contemporaines face au défi de la bioéthique, des sciences et éthiques et des crises du comportement, doivent se renouveler pour contribuer à l’idéal commun. La marchandisation pose problème et le psychisme humain souffre en ces temps modernes.


La culture a pour troisième but de consolider le lien social, de renforcer l’amour de la patrie et le vivre-ensemble, de limiter les égoïsmes et les comportements fermés. Passé, présent et avenir, par les hommes et femmes de culture, sont convoqués pour confronter des points de vue. La mémoire est un thème privilégié, en vue d’informer les générations montantes sur l’histoire de leur pays et d’encourager l’écriture de l’histoire.
Les travaux des intellectuels et éducateurs permettent de faire avancer l’édition critique du patrimoine, pour mettre en valeur les apports authentiques.


Quatrième but, la culture forge un citoyen vigilant, conscient des enjeux mondiaux. Le citoyen inculte peut être influencé. La culture le dote des moyens de discernement. Le dialogue des cultures dépend de la manière dont les industries culturelles traitent de la question. Il s’agit de construire des moyens de production culturelle. Sur le fond produire des richesses culturelles pour défendre le bien commun, afin que le dialogue prenne la place de la logique insensée de la propagande du choc qui est une diversion. Les croyants et les humanistes doivent donner l’exemple afin d’éduquer, de responsabiliser et de mettre l’accent sur l’intérêt général.

Il est urgent de se cultiver, de cultiver, de réfléchir sur les enjeux et la responsabilité de tous, afin d’éviter que la méconnaissance, la violence et les fossés ne ruinent l’avenir. Les rencontres culturelles présentent l’avantage de regrouper une riche palette de spécialistes, représentative du vaste intérêt manifesté à l’égard de la culture, des intellectuels de divers horizons, des chercheurs et des universitaires, des représentants de la société civile, des académiciens.
La diversité des parcours intellectuels et professionnels témoigne de l’esprit de partage et de la richesse du pluralisme.

Respecter le droit à la différence

Cinquième but, la culture favorise le respect du droit à la différence et des biens communs. Développer la capacité de comprendre et respecter l’autre est essentiel. Le dialogue culturel crée une interaction, un échange instructif enrichissants qui ouvrent l’esprit et encouragent le partage des idées dans le respect d’autrui. L’information culturelle, à travers le livre, le cinéma, le théâtre, la musique, les arts plastiques et le patrimoine, est le moyen stratégique d’enrichir l’identité et d’explorer les différents processus et mécanismes par lesquels on forge un citoyen responsable et on prévoit les transformations pour les assumer.

Percevoir et comprendre les différences, élargir la vision du monde, approfondir la connaissance de soi-même pour bâtir un monde civilisé est le but. Cependant, l’ignorance, les préjugés mutuels et la tentative d’hégémonie mondiale peuvent freiner ces possibilités. Les peuples attendent une nouvelle civilisation, un nouvel ordre mondial culturel juste, où unité et diversité se conjuguent. Des citoyens cultivés et les débats culturels y contribuent. Les hommes de culture, dans leur diversité et leurs contrastes, doivent persévérer pour assumer leur vocation si vitale, au service de leur patrie et de l’humanité. La culture est à la base de toute vie humaine civilisée. MC

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