Le Prophète

Le Prophète

Par Mustapha Cherif

Le monde a besoin de sagesse. La commémoration du Mawlid Enabaoui, la naissance du Prophète, ce printemps 2009 est une belle occasion pour faire connaître à la jeunesse, des points de vue de chercheurs étrangers objectifs, sur le Prophète, Sceau des envoyés, Maître et Modèle par excellence des musulmans. Points de vue justes qui sont plutôt rares en Occident, ou, du moins, qui ne sont pas assez connus, vu la censure et les préjugés au sujet de l’Islam, qui prévalent depuis des siècles, en Occident. Réapprendre à vivre ensemble nécessite de se comporter de manière humaine ; comme le voulait le Prophète.


Le Prophète est méconnu, alors qu’il s’adresse à toute l’humanité. Plus encore, depuis 15 siècles, les idéologies dominantes, selon les époques, cléricales, athées, ou ignorantes des faits, ont imposé sur le Prophète le refus d’approfondir la connaissance en la matière, et ont distillé des informations tendancieuses et erronées. «Faux Prophète» répétaient ceux, qui, habités par la jalousie et la haine, n’arrivaient pas à comprendre la mission, la grandeur, les réussites morales et les succès historiques du Prophète. Qui aurait osé dire du bien du Prophète, hier, dans une ambiance de croisade, de colonisation, et, aujourd’hui, dans une atmosphère d’islamophobie, de dictature du marché et de sortie de la religion de la vie, monde marqué par la culture démentielle de «la Mort de Dieu»? L’islamophobie est ancienne, au point qu’une sorte de religiophobie, de désémitisation, de désislamisation du fonds commun, judéo-islamo-chrétien et gréco-arabe, a été systématiquement opéré, et s’amplifie en ces temps modernes. Les musulmans doivent donner l’exemple s’ils veulent que leur civilisation soit digne de leur Prophète.


Trois intellectuels


L’opinion publique occidentale et internationale, sans apologie, mérite d’être informée sur la réalité de ce Modèle extraordinaire, que le Coran nomme «Miséricorde pour les Mondes».
Pour les lecteurs, j’ai choisi trois exemples d’intellectuels occidentaux, parmi ceux qui n’ont pas succombé à la propagande des islamophobes, depuis des siècles. Trois savants, trois personnalités européennes de haute culture, trois monuments des lettres européennes attentifs à l’autre, un Allemand, un Anglais, un Français, qui ne sont pas des orientalistes.
Le premier est le penseur et romancier allemand, Goethe (1749-1832), auteur de cette oeuvre majeure, Faust, mais aussi d’un ouvrage romancé sur le Prophète.
Il nous dit: «J’ai toujours eu une grande estime pour la religion prêchée par Mohammed parce qu’elle déborde d’une vitalité merveilleuse. Elle est la seule religion qui me paraît contenir le pouvoir d’assimiler la phase changeante de l’existence – pouvoir qui peut la rendre alléchante à toute période. J’ai étudié cet homme merveilleux, et, à mon avis, loin d’être un antéchrist, il doit être appelé le sauveur de l’humanité. J’ai prophétisé sur la foi de Mohammed, qu’elle sera acceptable à l’Europe de demain comme elle commence à être acceptable à l’Europe d’aujourd’hui». L’enjeu est toujours d’actualité.
Le deuxième témoignage émane du célèbre dramaturge irlandais, George Bernard Shaw (1856-1950), prix Nobel de littérature 1925, considéré comme l’auteur dramatique le plus important depuis Shakespeare et qui puisa son inspiration dans la critique des moeurs du système capitaliste: «Je voulais mieux connaître la vie de celui qui, aujourd’hui, détient indiscutablement les coeurs de millions d’êtres humains ; je suis, désormais, plus que jamais, convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait une place pour l’Islam dans le coeur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C’était cette grande humilité, cet altruisme du Prophète, l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès et lui permirent de surmonter les problèmes». Ici, encore cet avis motivé, bat en brèche ceux qui veulent faire croire que la violence est inhérente à l’Islam.
Alphonse de Lamartine (1790-1869), le troisième témoin, un poète romantique, auteur de méditations sur le sens de la vie, nous dit: «Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens et l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie humain, qui oserait comparer un homme de l’histoire moderne à Mahomet?».


Héritage de lumière

L’admiration, le regard respectueux, l’approche scientifique quant à l’approche de la personnalité du Prophète, se retrouvent avec clarté dans ces trois témoignages, mais aussi dans d’autres écrits, chez des savants non -musulmans, chrétiens, agnostiques, de Mahatma Gandhi à Martin Luther King, ou, simplement, des hommes et des femmes de toutes les cultures et confessions qui reconnaissent la sagesse, le génie et l’immense humanisme spirituel de celui qui fut choisi, selon le Coran, par la volonté divine, comme le Sceau des envoyés pour toute l’humanité.
Le plus beau des privilèges, octroyé au meilleur des êtres de tous les temps. Sommes-nous assez conscients de cet héritage de lumière? C’est à chacun des musulmans à être, aujourd’hui plus que jamais, digne de leur Modèle.
Par un comportement humain, raisonnable et responsable. Opposés à toutes les formes d’obscurantisme, les musulmans seront les meilleurs ambassadeurs de l’image du Prophète. Par des attitudes intolérantes ou aveugles, les actes de certains, qui usurpent le nom de l’Islam, portent préjudice à la notoriété de l’Islam, la religion du Salam, de la Paix, mot de la même racine que le mot islam. L’ignorance est la source de bien des maux.
Par le savoir et la connaissance, el ilm et maarifa, et la résistance digne comme à Gaza, on saura faire reculer les agressions, le racisme et les partis pris de l’autre. On doit réapprendre à communiquer et à dialoguer. Il faut nous souvenir que le savoir et la foi, la paix et la résistance, ne sont pas antinomiques, mais liées et complémentaires. Il n’y aura pas paix sans justice, pas de progrès plénier, sans conjugaison et alliance avec l’authentique.
Le Prophète nous a appris l’ihsan, le bel-agir, el wassatia, le juste milieu, la ligne médiane. Il dépend de chacun de nous de donner une belle ou mauvaise image de notre sens de la vie, de notre Modèle, de notre patrimoine spirituel et civilisationnel. Tout en sachant que, dans tous les cas de figure, Dieu et le Prophète sont innocents de ce que les êtres humains font de leurs religion et culture.
Nous sommes entièrement responsables. D’où que la lâcheté ou l’extrémisme, l’intolérance ou l’indifférence sont l’anti -Islam. La dissolution dans le modèle de vie des autres, source de dépersonnalisation, voire de déshumanisation, ce n’est pas, la solution.
A une question sur «qu’est- ce que la religion?» le Prophète répondit: «Agir selon notre conscience!». Il n’y a rien de plus respectueux de la liberté de l’humain et de sa prime nature, «la fitra», en fidélité au Coran, Voix qui nous parle, qui s’adresse à la raison, pas seulement au coeur. Le Prophète? Modèle universel pour apprendre à vivre en vérité : résister humainement, légitime défense si on est agressé, s’ouvrir au vivre ensemble si on est respecté.

En cette nuit du mois lunaire 12 Rabi El Aouel, en l’an 570 de l’ère grégorienne, le Prince des Prophètes, le Sceau des révélations, le bien aimé de Dieu, celui que tous les envoyés ont annoncé la venue, le Paraclet dont parlait le Messie Jésus, Mohamed, que le Salut et la Paix sur lui, est né. En cette veillée de la nuit du 12 Mars 2009, les musulmans du monde entier célèbrent sa naissance qui a illuminé l’univers. Sans le Prophète, Dieu n’aurait pas créé le monde, la vie et l’humanité. El Insan El Kamil, l’homme universel, est notre guide et notre Maître. Sa Sunna, est notre modèle, source d’inspiration afin que nous puissions assumer nos responsabilités dans la guidance. Ce secret, cette voie, cet horizon éclairent la vie de ceux qui ont confiance, qui honorent la vie et savent que nous sommes mis à l’épreuve. Croire c’est avoir confiance, rechercher l’infini à partir du fini de la vie, avec comme guide l’homme universel. Cela signifie s’ouvrir à la vie, aux autres, être attentif au vrai, au beau et au juste, à mille lieux de toutes les crispations, fermetures et prétentions. Que la baraka soit sur tous les musulmans et les êtres de bonne volonté qui regardent le Prophète avec bienveillance. Salut à tous ceux qui persévèrent sur le chemin de l’Ihsan et se prémunissent grâce à leur amour pour le Prophète. Il fut crée alors que Adam était argile et eau. De la lumière du trône son âme fut formée. Il est le premier et le dernier des envoyés. Il est l’apparent et le caché, que le Salut et la paix soient sur lui. Dieu guide à sa lumière qui il veut !

Mustapha CHERIF

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Une réflexion au sujet de « Le Prophète »

  1. Morad

    Monsieur,
    Voici une invitation pour une fête à l’occasion du Mawlid, la commération de la naissance du Prophète Mouhammad.

    Date : ce Samedi 28 mars, de 10H à 22H.

    Programme : récitation du Qour’an, récits et discours (en arabe et français) concernant l’histoire du Prophète Mouhammad, chants traditionnels,…et beaucoup d’autres activités.

    L’adresse :
    Palais des congrès
    128, rue de Paris 93100 MONTREUIL
    Métro ligne 9 – Robespierre

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